Je poursuis ma réflexion sur l’activité physique, que j’ai distinguée du sport. Et je prolonge ma marche.
- Tu viens ?
Un mal de chien à bouger
Répétons : l’activité physique, c’est… toute activité physique ; le sport n’est qu’une catégorie d’activité physique, laquelle implique une notion de performance.
Cela de façon générale. Car nous avons bien dit aussi qu’effectuer une marche de plusieurs kilomètres peut correspondre à une véritable performance chez le sujet obèse.
Même par un temps de chien ?
Il est sûr, pourra-t-on objecter, que se promener quand l’environnement n’est pas très agréable, quand il ne fait pas beau…
Quoique. Justement, voilà un premier avantage à l’acquisition d’un chien : il faut bien le sortir, et régulièrement ! Et il est vrai que c’est mieux que de rester sans rien faire à la maison et de se regarder parfois avec son conjoint en chiens de faïence !
(Quand je pense que l’on dit « tenir le chien en laisse » ; en réalité, c’est lui qui nous prend par la main !)
Un chien remboursé par la Sécu…
De temps en temps, en consultation, je prends une ordonnance et je fais mine de prescrire… un chien. Mais cela est tout sauf une boutade. L’idée est bien celle de promouvoir l’activité physique, de surcroît avec un plaisir (vous verriez l’excitation de mon chien quand je lui dis : « On va se promener » !).
Et, mais malheureusement cette fois, s’agissant du contexte actuel : quand on se promène seul en rase campagne, on peut avoir le sentiment de n’être qu’en semi-liberté ; autre avantage donc, le chien offre une sécurité.
Pour vous soigner, soignez la hanche de votre chien !
Conclusion, de la course : pour soigner la hanche du sujet obèse, il faut parfois soigner la hanche… du chien, quand l’animal vieillit. En effet, plus la locomotion est difficile, plus il faudrait préserver malgré tout une activité physique, pour éviter le cercle vicieux « prise de poids/réduction de la locomotion » (il est cependant recommandé d’alterner la marche en terrain ferme et la marche dans l’eau, par exemple avec des séances d’Aquagym, pour soulager de temps en temps les hanches et les genoux).
Et ne jamais traiter comme un chien
Dernier avantage, et non des moindres : le chien, comme pour tout être vivant, et peut-être plus encore pour les êtres vivants réputés faibles, mérite une attention. C’est ce que Corinne Pelluchon appelle « l’éthique de la vulnérabilité * ».
Cela dit, ce n’est pas parce qu’un chien est une bête qu’il est bête ! Jugez-en en regardant cette photo (et observez bien que le texte qui apparaît à l’écran a été surligné, afin de faciliter l’apprentissage…).
Ce qui fait que, en définitive, la notion d’équilibre que j’ai abordée jusqu’alors doit être étendue à la dimension la plus large. « Les hommes, les animaux, la nature », tel est d’ailleurs le sous-titre de l’ouvrage que je viens de citer.
L’équilibre, vous dis-je…