Tout savoir sur le pourquoi de nos envies, nos dépendances et les répercussions de l’arrêt du tabac. Qu'est-ce qui rend difficile l’arrêt et quelles sont les possibilités de rechutes : circuit de la récompense, nouveau comportement, dépendance à la nicotine…
Vade retro, Satanas !
Le rêve de tout ancien fumeur serait qu’à cette injonction disparaissent les envies de fumer et le souvenir même que l’on a été fumeur. Malheureusement, tout n’est pas si simple et aider un fumeur à arrêter de fumer relève plutôt de la «Mission Impossible» : «Bonjour docteur Brahmy, votre mission, si vous l’acceptez, est de me faire oublier que j’ai été fumeur et qu’aujourd’hui j’ai encore envie de cigarettes. Bonne chance dans votre mission». Bon, revenons dans la vraie vie. Voici quelques pistes expliquant le pourquoi de nos envies, de nos dépendances et les répercussions de l’arrêt du tabac.
Le pourquoi de nos envies, de nos dépendances et les répercussions de l’arrêt du tabac
Le circuit de la récompense
Ce circuit, bien nommé, se situe dans notre cerveau. Notre récompense, c’est le plaisir. D’abord des plaisirs physiologiques (sexualité et alimentation) puis des stimulants chimiques comme la nicotine, le cannabis, l’alcool pour ne citer que les plus courants. Il est alors facile de comprendre les associations cigarette-alcool, joint-alcool.
La construction de nouveaux comportements
Le fumeur acquiert, au fur et à mesure, de nouveaux comportements qui lui apportent plaisir, relaxation, stimulation, etc. C’est ainsi que fumer après un repas, dans une soirée ou pour gérer un stress font partie de ces nouvelles habitudes. C’est ce que l’on appelle la dépendance psycho-comportementale.
La dépendance physique à la nicotine
La nicotine, en se liant aux récepteurs du cerveau, stimule le circuit de la récompense. L’absence de nicotine entraîne un état de manque physique.
À l’arrêt
À l’arrêt, le manque physique apparaît, dure huit jours ou moins avec l’apport de nicotine. La gestion de la dépendance comportementale est plus complexe : il faut réapprendre autrement, comprendre que fumer après un repas n’est plus indispensable et que fumer en soirées n’est plus utile.
Facile à dire, difficile à faire
Pour celui qui tente d’arrêter la cigarette, il est vrai qu’un repas sans cigarette ou une soirée sans fumer n’ont pas la même saveur, car les envies sont bien là et le plaisir demeure. Notre cerveau a la mémoire des bonnes choses. Il ne nous est pas interdit d’avoir des envies. Il nous est interdit de les satisfaire, et tant pis pour la frustration !
Le mot de la fin (faim)
J’ai, pour ma part, arrêté de fumer depuis 35 ans et je ressens toujours l’envie de fumer. Le plus drôle, c’est que c’est cette envie qui nourrit le texte que vous venez de lire !