Selon les calculs du cabinet Mozart Consulting, le coût du mal-être au travail atteint les 12 600 euros par salarié et par an en France dans le secteur privé. Si 2 500 euros serait un coût incompressible avec des problèmes de santé non liés au travail, 10 100 euros pourraient donc être économisés par les entreprises.
Effectivement, quitte à devoir débourser de l’argent, il y aurait tout intérêt à investir dans le bien-être afin d’endiguer dépression, démotivation voire burn-out. C’est le crédo de nouveaux arrivants sur ce créneau : les happytech.
En effet après les Fin Tech de la finance, les LégalTech pour le droit ou les FoodTech pour l’alimentation, les happytech sont des startups spécialisées dans le développement du bien-être au travail grâce aux nouvelles technologies. Quinze d’entre elles se sont même regroupées pour lancer ce label.
La nouvelle technologie recrée le lien
Ces start-up proposent grâce à leurs applications de retisser du lien entre la direction et les salariés et entre les salariés eux-mêmes. Quatre grands services existent :
- la mesure du bien-être grâce aux multiples données,
- la mise en relation entre collègues via l’organisation d’activités pour que les loisirs permettent le ciment du vivre-ensemble entre collègues,
- l’optimisation du temps entre la vie privée et la vie professionnelle avec des services de conciergerie, la réservation de cours de sport, de co-voiturage, etc.,
- des conseils sur la santé avec des ateliers bien-être comme la nutrition, l’ostéopathie ou la sophrologie.
Le bien-être pour gagner argent et talents
Si les conséquences du mal-être en entreprise sont mieux connues, les bénéfices seraient difficiles à évaluer. Mais selon Alexandre Jost, fondateur de La fabrique Spinoza, un « think tank » spécialisé dans le bonheur en entreprise : « les premières estimations de l’impact positif du bien-être en entreprise laissent penser que le gain de croissance pourrait s’élever entre 1 et 3 points du PIB. »
D’autre part, les talents très recherchés par les sociétés, la nouvelle génération dite des Millenials, veulent mettre du sens dans leur force de travail et s’inscriront dans des sociétés qui prennent soin d’eux, proposent du bio à la cantine ou du télétravail, etc. Les sociétés devront aussi se montrer attractives.
Les mentalités en évolution
Si ces applications peuvent paraître anecdotiques, elles sont au contraire révélatrices des multiples possibilités à mettre en œuvre pour que le bien-être au travail soit amélioré et reconnu comme nécessaire.
Il faudrait cependant un peu plus de notoriété à ces initiatives et de légitimité avec des études scientifiques à l’appui.
Enfin, pour Valérie Mellul, présidente de Nexity Conseil et Transaction, les mentalités doivent continuer d’évoluer, de la base des employés au sommet des entreprises.