Vous avez dit « pression » parce que vous devez traiter vos 33 emails (moyenne nationale) dans la journée, rendre votre projet et poursuivre sur les 2 autres en cours, assister à la réunion qui débute dans moins de 20 min, débriefer ensuite avec votre équipe, filer à un rendez-vous à l’autre bout de la ville, trouver le temps d’appeler la voisine car vous ne serez jamais à l’heure pour prendre les enfants chez la nourrice et voilà le téléphone qui sonne…
Finalement, vous décidez de sortir de votre bureau pour aller prendre une boisson chaude.
Et voilà peut-être bien la meilleure façon de ne pas perdre pied.
Relâcher la pression
Toutefois, prendre du temps pour relâcher la pression alors même que la liste des tâches à effectuer ne diminue pas, relève d’une époque oubliée pour beaucoup !
Effectivement, combien sommes-nous en capacité de rester sans rien faire, en laissant nos pensées vagabonder plusieurs minutes, en pleine journée, à notre bureau ? Culpabilité, sensation de perdre son temps, d’avoir mieux à faire : c’est une réaction probable ! Pourtant laisser son esprit en roue libre représente un très bon moyen non seulement de lâcher la pression mais de libérer sa créativité.*
Vous aurez pu constater que le cerveau ne se repose jamais : ne rien penser est un leurre. Vous pouvez décider avec détermination de faire le vide, très vite une pensée, une évocation, va s’infiltrer, voire une association d’idées. Bref, si vous laissez faire, votre cerveau utilise ce que l’on nomme le « réseau de mode par défaut ». Ce réseau a été identifié par imagerie à résonnance magnétique (IRM) lors d’expériences neurologiques (avec lecture d’aires cérébrales précises à l’appui), car il s'active uniquement quand la personne est inoccupée. Donc ne rien faire ne signifie pas avoir un cerveau oisif ! Alors que se passe-t-il exactement ?
Le cerveau en liberté
Ce vagabondage mental ou rêverie éveillée, permet en fait de déconnecter, de relâcher. Le cerveau, rendu disponible, laisse libre court à certaines émotions comme la colère, la peur, le regret, et comme il explore librement des zones intemporelles, des idées non élaborées émergent, l’imagination parle sans entrave.
En somme, la vacance favoriserait en partie la libération des frustrations, des règlements de compte, avec soi comme avec les autres. Mais attention, il faut aussi savoir interrompre ce flot cérébral afin qu’il ne se transforme pas en ruminations et en idées obsessionnelles !
D'autre part, ces évasions mentales pourraient être l’occasion de se représenter des évènements futurs, d’imaginer des lieux nouveaux, des instants de vie différents, en somme de nourrir notre projection des lendemains en favorisant l’imagination et l’inventivité.
Alors, ne redoutons plus l’inactivité voire l’ennui, et laissons au contraire notre cerveau découvrir de nouveaux horizons à travers ces moments de voyage mental, afin de relâcher la pression bien sûr mais aussi de libérer notre créativité et de favoriser l’incubation des évènements, essentielle à la résolution de problème.
Mais au fait, n’est-ce pas ce que nous apprenons à faire lors de séance de sophrologie !?
*voir Cerveau & Psycho de janvier 2017