Pourquoi est-ce parfois si difficile de passer à l’action ? Quel est ce processus qui conduit à repousser l’échéance de la tâche à accomplir ? A tel point, que l’irritation peut naître de cette sorte de paralysie cérébrale qui s’immisce entre nos envies, nos ambitions et leurs réalisations. Et cette velléité qui caractérise particulièrement certains étudiants porte un nom barbare : la procrastination…
En cette période où l’échéance des examens approche pour nombre de jeunes, il est un phénomène bien connu qui consiste à remettre au lendemain ce qu’il serait bon de faire immédiatement. Pour être plus précise, c’est le « report volontaire d’une action prévue, bien que l’on sache que ce report sera défavorable ».
Et le constat est là : 50% des étudiants, contre 30% en moyenne de la population adulte, sont touchés par ce phénomène, selon le psychothérapeute Bruno Koeltz. Du fait d’une sollicitation permanente et de l’hyperconnectivité actuelle, ce problème majeur perturbe notablement cursus scolaire puis universitaire. Le zapping récurrent entraine une perte d’attention et des difficultés de concentration qui ne favorise pas la motivation nécessaire à la réussite des examens.
Et là se trouve bien souvent l'origine du problème : réussir avec en miroir, la peur de l’échec. Une anxiété masquée, une appréhension cachée qui conduit à se réfugier vers des tâches plus simples ou qui procurent un plaisir immédiat, une sorte d’échappatoire. L’excuse d’avoir encore un peu de temps, oui, c’est en quelque sorte éviter le risque d’échouer… mais aussi de réussir, et ça on ne le réalise pas sur l’instant.
Autre trait de caractère couramment repéré chez les « procrastinateurs chroniques » : une tendance à l’impulsivité (comme consulter sa page facebook une dernière fois avant de…) avec la recherche de gratification immédiate. Donc, pour être efficace, soyez radical : coupez vos connexions, mettez votre téléphone sur silencieux et cachez-le … dans le tiroir de la commode, au fond du couloir, à l’opposé de votre lieu de révision !
Outre la simple déconnexion virtuelle des sources de procrastination, il peut s’avérer nécessaire d’amener une séparation physique, c’est-à-dire environnementale. Il s’agit donc d’éloigner de soi toute distraction pour pouvoir se concentrer. A chacun d’organiser son espace ou bien d’opter pour le silence d’une bibliothèque par exemple, ou encore en recherchant un binôme fiable afin de travailler efficacement.
Quoi qu’il en soit, il sera également favorable d’exercer ses capacités de concentration. C’est pourquoi je vous propose cet entrainement : tous les jours, de préférence à heure régulière, choisissez un même lieu pour vous installer confortablement sur une chaise, posture droite et tonique ; fermez tranquillement les yeux et amenez votre attention sur votre respiration, les mouvements du corps qui y sont associés… la cage thoracique qui se soulève, la sensation des côtes qui s’écartent puis se rapprochent… après un instant, orientez votre conscience sur l’air frais qui entre par les narines, l’air tiède qui en sort ; peut-être une sensation plus marquée d’un côté… allez à la rencontre de vos sensations et suivez le trajet de l’air quelques instants ; ensuite étirez-vous et rouvrez les yeux pour poursuivre votre journée.
Progressivement, votre capacité de concentration se renforcera et vous servira le moment venu !