Administrateur depuis 2013, Rija est aussi CFO du groupe coopératif UP (Chèque Déjeuner).

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Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai rejoint le groupe Up en 2004, en tant que financier où j’ai travaillé avec Jacques Landriot, à l’époque PDG du groupe UP. Quand il a pris la présidence de la Mutuelle des SCOP et des SCIC en 2012, il m’a proposé de l’accompagner dans cette aventure et je suis rentré au conseil d’administration en tant que trésorier. A l’époque, la mutuelle avait 1 500 personnes protégées avec peu d’entreprises clientes. Avec le développement auprès des Scop, la Mutuelle protège aujourd’hui 13 000 personnes. Elle est bien ancrée dans les groupes mutualistes et possède des fonds propres très solides. La bonne gestion et le développement auquel nous avons œuvré ont porté leurs fruits.

Vous êtes administrateur de la Mutuelle depuis 2012. Quelles sont les raisons pour lesquelles vous êtes engagé ?

C’est un projet sociétal que je cherche à défendre. Dans un modèle capitaliste, la couverture santé est très individualisée. Mais on le voit bien aujourd’hui : un virus ou une maladie ne décide pas de frapper uniquement ceux qui ont les moyens d’être protégés. Ils frappent tout le monde, aveuglément. Caler la couverture santé sur les revenus de chacun va à l’encontre d’un esprit égalitaire. Je préfère que tout le monde s’équipe de lunettes de vue, plutôt que quelques uns soient les seuls à pouvoir s’offrir des lunettes de grand luxe. Pour cela, il faut à tout prix éviter une individualisation de la couverture santé. C’est sur cette orientation-là que je me suis engagé en tant qu’administrateur : la mutualisation des dépenses et la mutualisation pour tous. Je ne peux pas concevoir une santé à plusieurs vitesses.

Comment la mutuelle répond-elle aux enjeux de protection sociale des coopératives ?

En 2016 a été mise en place la couverture santé obligatoire pour les entreprises. Cette réforme nous a permis de développer nos offres pour les coopératives qui n'avaient pas de couverture ou qui souhaitaient la faire évoluer. Nous avons mis en place des couvertures santé qui s'adaptent à tous. tout en respectant notre modèle mutualiste. La maladie peut atteindre tout le monde. Et nous, nous souhaitons offrir la meilleure couverture à tous les coopérateurs de l’entreprise. Nous avons donc maintenu et prônons ce modèle égalitaire au sein du monde coopératif.

Nous répondons bien sûr à l’offre basique, mais nous favorisons également la partie prévention et médecine douce. Dans l’adhésion sont incluses une aide aux aidants, la possibilité de faire appel à une plateforme d’assistance en cas d’hospitalisation pour bénéficier d’une aide à domicile…

Nous travaillons à avoir des augmentations de cotisations les plus faibles possible. Loin de nous de faire entrer des entreprises pour leur dire deux ans plus tard que nos tarifs ont augmenté de 20 %. L’an dernier, nous avons même rétrocédé 5 % du chiffre d’affaires à toutes les entreprises adhérentes. Tout revient à l’utilisateur.

Quels sont les prochains défis que la Mutuelle va devoir relever ?

Notre prochain défi c’est de réussir à lier la tradition avec la modernité. La tradition, c’est que tout le monde ait la même protection santé à un niveau de coût assez bas. La modernité, ce sont toutes les applications mobiles, les nouvelles technologies que vantent les opérateurs de santé qui arrivent sur le marché. Nous voulons demain proposer des outils modernes à nos adhérents tout en conservant nos valeurs traditionnelles de mutualisation des moyens et de recherche de la meilleure prestation. Une application mobile ne fera rien pour vous quand vous êtes vraiment en difficulté. Vous consommez une prestation, et c’est tout. La mutuelle, elle, propose une écoute et dispose d’un fonds de solidarité.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer auprès des adhérents ou futurs adhérents de la Mutuelle des SCOP et des SCIC ? 

Notre ambition, c’est de continuer à apporter la meilleure couverture santé mutualisée à nos adhérents, comme nous le faisons depuis 150 ans.